C’est plié pour les travaillistes, comme pour Benoît Hamon
Le shadow chancellor travailliste,
John McDonnell, veut introduire un revenu universel dans le manifeste du
Labour. On sait ce que cela a pu coûter à Benoît Hamon.
Je relis Dingo, d’Octave
Mirbeau. Parce que la société Octave Mirbeau (la Som), préparant son numéro 27
lance des appels à contributions sur le thème de l’anticolonialisme. Cela tombe
bien, Dingo (en accès libre sur Gallica), en est une illustration. Je
vous en ferai part plus tard… Car bien évidemment, si « Les
principaux lieux de vie d’Octave Mirbeau » ont été dédaignés par deux
présidents successifs de la société, le reste s’ensuit. L’anticolonialisme de
Mirbeau exprimé dans Dingo restera entre nous.
Parlons donc de choses sérieuses,
et plus actuelles. Voici donc le pendant du ministre (Tory) des finances, côté
Labour, John McDonnell, prônant, tel un Benoît Hamon naguère, un revenu
universel, a universal basic income.
Tout comme Benoît Hamon, il aurait
gagné à lire Dingo… Même les paysans au bord du suicide n’en veulent pas
de ce revenu, pas même les autres assistés cumulant aides des allocations
familiales, secours municipaux, voire ayant recours à des subsides caritatifs.
C’est simple : plus miséreux que soi l’a toujours mérité, et il est hors
de question de se laisser ôter le pain de la bouche par plus nécessiteux que
soi.
J’étais à Tergnier quand j’ai
entendu un emploi aidé (par la municipalité, ou le conseil départemental),
maugréer contre les « feignants » de la cité Roosevelt. Lui, il
trime, ne règle sans doute pas le moindre impôt, mais les autres exonérés ne
vont quand même pas prétendre à pouvoir consacrer ce qu’il concède à la
Française des Jeux (Loto, cartes à gratter…). C’est la mentalité Gilets Jaunes insatisfaits
de leurs 3 000 à 4 000 euros mensuels — cas de l’un d’eux en
comparution immédiate — ou du gradé CRS s’estimant insuffisamment rétribué. Et quand on a une cinquantaine d'euros mensuels de plus qu'un autre, on tient à tenir la distance (la distinction... Bourdieu ?).
En sus, le Labour est déserté par
les classes populaires qui se tournent vers le Brexit Party. Ce parti
représente à présent surtout une lower middle class se sachant précarisée. Cela
étant, accorder cent livres aux adultes, et 50 par enfant, chaque semaine, en
sus d’autres aides, ne va pas équivaloir aux 700 euros accordés en Espagne, ou
aux quelques 800 bénéficiant aux retraités démunis français. Mais dans l’esprit
de beaucoup, ce sera toujours trop.
Cette base électorale pressent
bien, pour les plus avertis, que l’intelligence artificielle, l’automatisation,
la robotisation, les mènera au chômage. Mais refuser un revenu universel
revient à — psychologiquement, fantasmagoriquement – repousser l’échéance.
En sus, pour des raisons
environnementales, le Labour veut progressivement interdire les jets privés. Eh
quoi, si j’emporte l’Euromillions, je ne pourrais plus poser mon jet au Royaume-Uni ?
Il faudrait creuser ce qu’est la
revendication égalitaire en France et au Royaume-Uni. Et l’américanisation croissante
de la population anglaise (majoritaire).
Ce qui est sûr, c’est que The Sun
s’est empressé de commenter que les propositions du Labour exposeront les
Britanniques à trouver 650 millions de livres quotidiennement pour
financer l’ensemble des mesures envisagées. Que cela soit vrai, totalement faux
ou lourdement exagéré importe finalement peu. Et bien sûr, il est affirmé que
les travaillistes ont encore d’autres plans « qu’ils ne veulent pas que
vous sachiez ». Air connu. Le Royaume-Uni, votant Labour, se vouerait au sort du
Venezuela.
En sus, les bénéficiaires, majoritairement, soit sont
trop préoccupés par leur survie pour prendre le temps de voter, soit, comme Mirbeau,
considèrent que les élections sont des pièges à c… Mon pronostic : c’est
mal parti pour les travaillistes.
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