Farage retire 317 candidats des prochaines élections
Cédant à d’amicales pressions (de
Donald Trump ?), Nigel Farage retire les candidats du Brexit Party dans les circonscriptions
les plus favorables au vote conservateur. Pas d’alliance électorale, concession
unilatérale. Ce en vue d’écarter la perspective d’un second référendum sur le
Brexit, promis par le Labour et les Lib-Dem.
Les spéculations sur une complète
alliance électorale entre les Tories et les Brexiteers de Nigel Farage ont
tourné court. Boris Johnson avait écarté cette éventualité, Farage avait
continué d’insister jusqu’à ce jour.
Le Brexit Party va donc se
concentrer sur les circonscriptions ayant à la fois voté pour la sortie de
l’Union européenne et pour les travaillistes. Ce qui devrait mener à reconduire
une majorité conservatrice au Parlement.
Les quotidiens favorables aux
conservateurs assurent que c’est désormais dans la poche pour Boris Johnson,
les autres que rien n’est gagné d’avance (le Parlement compte 632 sièges, et il
faudrait que les conservateurs laminent le Labour dans 50 circonscriptions pour
être sûr de former une majorité).
Cet élément nouveau a mis deux
faits en lumière. D’abord que les Tories (dissidents bien sûr inclus) et le
Brexit Party estiment qu’un second référendum aurait de fortes chances
d’inverser les résultats du premier. Ensuite que le no-deal, une sortie sans
accord, reste possible tant bien même le protocole Johnson serait approuvé par
le Parlement et accepté par l’Union européenne. Car s’ensuit de toute façon une
période de transition d’un an (ou deux, si prolongations, ou…) pendant laquelle
un accord de libre-échange doit être négocié. Farage a laissé entendre que Johnson
poursuit en fait un échec de ces négociations et une rupture totale avec l’UE,
au plus vite.
Ce qui pourrait faire réfléchir
les conservateurs Remainers, votant pour des candidats ex-conservateurs se
présentant en indépendants, ou pour des libéraux-démocrates, ou s’abstenant.
Cette reddition sans condition de
Farage signifie aussi que le Brexit Party restera une formation marginale,
sous-représentée : les candidats de ce parti avaient largement plus de
chances de se voir élire par un électorat conservateur favorable au Brexit que
par son équivalent travailliste. Cela étant, individuellement, quelques
candidats conservateurs déclarés se sont retirés pour le favoriser. On ne sait
trop s’ils seront remplacés et par qui (de parfaits inconnus ?). En
revanche, des candidats du Brexit Party sommés de se retirer pourraient se
présenter en indépendants.
Jeremy Corbin a déclaré que la
décision de Nigel Farage découlait d’un ultimatum de Donald Trump. Cela peut
aussi influer sur une partie de l’opinion considérant qu’à tout prendre, mieux
vaudrait rester « vassalisé » par l’UE que par les États-Unis.
Autres concessions
unilatérales : les Verts ont déjà retiré deux candidats dans des
circonscriptions conservatrices gagnables par les travaillistes. Les Verts, le
Lib-Dem et le Plaid Cymru (Wales) ont passé un accord formel.
Le jeu reste en fait assez ouvert, même si les
sondages accordent toujours aux Tories qu’ils resteront le premier parti
britannique (enfin, hors Écosse ; et les Nord-Irlandais unionistes
commencent à comprendre que le ”mainland” se désintéresse de leur sort). Les
politologues restent d’ailleurs prudents. Mais les bookmakers ont remonté la
cote des conservateurs. Alors… Alors ? Alors, on verra bien
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