L'ubiquité de Roger Vailland, journaliste de « Midi » au « Soir »
Roger Vailland ne se coupa pas en quatre, mais se dédoubla deux fois pour livrer sa copie à Paris-Midi et Paris-Soir.
Ces titre et châpo fumeux, voire fumistes, ne visent qu'à vous inciter à lire le document « Miscellanée » réunissant divers articles mineurs de Georges Omer. Miscellanée (car resurgissant au singulier d'outre-tombe, cherchez « gondolier », et souvenez-vous de Dalida... d'Aristide, d'un château ; ceci étant un aparté pour répondre à qui me posa la colle : « Quel Goncourt mentionna abondamment Angers ? ». Bonne vanne du pré près de la rivière, ou meersch, pour assécher le sujet). Lequel journaliste n'est autre qu'un certain Merpin, un François, et un Roger Vailland. Le compte est bon, quatre. Mais après une suite de Merpin, ou d'Omer, ou de Robert François, s'intercalait parfois un article signé Roger Vailland. Je ne reviens pas sur la décision de Vailland, conspué par Aragon et Breton, d'user de pseudonymes. Vous trouverez (ici-même).
Vailland ne fut pas tout à fait un « journaliste complet » : les collaborations aux titres du SPQR, rien à voir avec le Senatus Populus, lui furent épargnées. Donc, pas de formation aux « chiens écrasés », aux « auto contre vélo », qui font qu'un journaleux se bonifie durablement. Anecdote. Je traite un fait-divers et emploie le vocable « poulet ». Droit de réponse glissé sous la porte de la rédaction : « vous me traitez de flic ». Ce monsieur avait usé de son droit de réplique de manière identique précédemment (d'où l'emploi de « poulet ») pour signaler je ne sais plus quoi (qu'il avait heurté le vélo dans telle ou telle circonstance, que cela pouvait importer à son agent général d'assurances ?). Eh bien, ce type de rodage manqua à Vailland (et je pourrais l'établir, mais vous comme moi avez d'autres chiens éclopés, ou des chats patraques, pour priorités). Et cela parfois se ressent.
Mais il fut chargé de traiter des sujets de « petite locale » (ce dont se chargent les correspondants d'arrondissement du Parisien, ex-Libéré). Et j'estime que leur traitement est tout aussi significatif du style et de l'évolution de Vailland que ce sur quoi s'appesantissent d'autres universitaires (j'en fus, mais aussi praticien). Sauf que... Remarquer que « le regard froid » de Vailland fut tiède un temps, voire chaleureux, ne vous mène pas loin et peut vous disqualifier aux yeux de la gentdelettre (surtout si un doctorat de complaisance... mais je n'insiste pas... car nul déni, nul ressentiment ne s'est tapi, rouge ou gris, sous cette remarque qui tient de la compote de pommes de reinette et d'api).
Bref, quatre-cinq-six petits articles de Vailland en révèlent parfois davantage que de longs discours et je vous invite à les consulter. En plus, c'est souvent cocasse, et quant à perdre son temps, autant le faire agréablement.
En retrouvant par exemple Piolan, comédien transformiste. Raymon Duncan et sa tunique apollinienne. Et puis divers mots que les candidats au « bac à l'oréat » (authentique : enfin, selon René Chiche, professeur, se confiant au Figaro : « Baccalauréat : quand l’illettrisme s'invite dans les copies », édition de ce quatre juillet). Rigolo, Étienne Campion emploie « calamiteux » dans son entretien avec ce distingué membre du Conseil supérieur de l'Éducation... Exagéré, une calamité est un désastre, et mais nous n'en sommes pas moins navrés (au sens de blessé, transpercé, et au figuré).
Bon, ce n'est pas tout ça, mais, coïncidence, une chaîne de l'étrange lucarne diffuse ce soir La Soupe aux choux, celle dont se régale le de Rastignac de la pension de rue Tournefort et dont Vailland-Omer relève que cette « odeur bien familiale (...) emplit le couloir et la cage d'escalier jusqu'au quatrième étage. ». Et ce soir, c'est truites-patates au menu avant de se caler devant « le poste » (et j'ai des pluches qui me réclament).
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