Les nouvelles cartes de réduction(s) SNCF suscitent la grogne...
L'entrée en vigueur des cartes SNCF (cartes Avantage) et en désuétude des anciennes (Senior, etc.) décourage tant les ex-usagers (devenus clients) que les ex-contrôleurs (devenus chefs de bord).
Je suis un « senior » pas trop inculte (bac+5), pas trop gâteux (en sursis), mais... las. Je renonce donc à me documenter très précisément sur les avantages et inconvénients des nouvelles cartes « Avantage », mais j'ai la nette impression que les seconds l'emportent sur les premiers. Et quand je serai gaga, il me faudra une aide à la personne issue de Polytechnique pour me réserver un billet de train avec réduction...
Une connaissance, qui en toute occasion préfère le train, a eu de la chance. Paris-Bologne en avion depuis « Paris-Mauvais » (Tillé), un peu plus de 30 euros (coup de chance). Retour depuis Milan-Garibaldi à 44 euros pour une arrivée gare de Lyon... Plus que gagnant. Car l'ex-« Senior + ») — à double titre, carte périmée, nouvelle carte Avantage toute fraîche — a pu bénéficier indûment du tarif Senior : l'interface de réservation-paiement listait encore la carte Senior et non déjà la nouvelle carte Avantage... En revanche, c'était deux euros de plus au tarif « avantageux » pour rejoindre Beauvais...
Il m'est arrivé de cumuler quatre cartes « vioque » : l'espagnole, la moins chère, l'italienne, un peu plus onéreuse, la germano-austro-helvète (DB), et la française.
Bon, c'est sûr, la nouvelle carte est moins chère (49 euros), alors que l'ancienne était à 50 un temps (et 60 si on ne renouvelait pas à temps, et il paraîtrait que l'ancienne carte week-end était passée à 75). Et il paraît aussi que, le nouveau taux de réduction (30 au lieu de 50) serait en fait à peu près équivalent à l'ancien. Car les 50 % s'appliquaient sur le tarif maximal du jour et les 30 sur « le tarif plein du jour ». Ah bon, j'ignorais ce qu'était le tarif maximal d'avant et j'ai bien peine à déterminer ce qu'est au juste le plein tarif du jour... d'aujourd'hui.
Il semble que les cheffes et chefs de bord seraient aussi perplexes. Elles et ils ont reçu sur les quais depuis je ne sais quel étage de quelle tour un copieux livret d'une quinzaine de pages dont le contenu ne doit pas être communiqué tel aux « clients » (et non plus usagers). Libre aux ex-contrôleurs de paraphraser en conscience les éléments de langage destinés à leur faire admettre qu'avec ces nouvelles cartes, la Oui-seneuceufeu leur fait (à elles et eux comme aux clientes et clients) des fleurs. Simplification, &c.
Et c'est vrai que c'est plus simple : plus d'agences hors des gares (celle du boulevard Montmartre est fermée depuis des mois), voire plus de guichets dans les gares (celui de Milan-Garibaldi est fermé, et on ne peut s'adresser à un guichet italien, il faut téléphoner ou passer par le site Oui-machinchose).
C'est là le premier hic...
L'Europe ? Complexe
Faudra-t-il, bientôt, comme pour se voir rapidement délivrer une carte grise, une attestation d'auto-entrepreneur, avoir recours à un site se rétribuant (assez grassement, ou moins, bien choisir le dit site tiers) afin d'effectuer une réservation sur le site Oui-non-non-Oui ? Voire le vrai-faux/faux-vrai site SNCF ?
Lequel s'est vaguement amélioré puisqu'il indique maintenant un peu plus clairement les correspondances nécessaires pour bénéficier d'un tarif plus avantageux (oublier de cocher « trajet direct » ; si direct, presque toujours plus cher).
Prenons l'exemple Paris-Montparnasse (quel hall ? il y en a à présent trois, pas trop proches les uns de l'autre, le premier) vers Vitré. La gare de Vitré est desservie par de rares TGV qui marquent l'arrêt... Auparavant, une solution était de pousser jusqu'à Rennes, puis de prendre un TER pour faire « marche arrière ». Ou de s'arrêter à Le Mans, puis Laval. À présent, il semble qu'en prenant une correspondance au Mans, on arriverait à Vitré sans aller jusqu'à Rennes. Pas trop simple et je m'interroge : finalement, aller jusqu'à Rennes puis revenir à Vitré ne serait-il pas plus (enfin, quelque peu) avantageux à certaines heures ?
Et c'est combien Paris-Rennes en avion (avec escale à Nice ou Marseille) ? Plus cher que le train... Mais en passant par Bruxelles ? J'ai pourtant vu un vol Paris-Rennes à 39 euros (mais, pour Vitré, il faut ajouter le coût de la navette aéroport-gare routière ou gare ferroviaire) alors qu'avec le train, la réduction Avantage et en sus un code temporaire, c'est 60 (avec correspondances).
En revanche, la carte Avantage vous promet des réductions : 30 % en France ET « en Europe ». Quelle Europe ? Jusqu'à Istanbul-Gülhane ? Jusqu'à Tbilissi-Centrale ? Moscou-Kazansky puis Petaouchnok, dernière station avant l'Asie ?
Déjà, en France, entre réseau principal Oui, SNCF, TER, &c., ce n'est pas simple... En Italie, selon que vous preniez un direct ou un... inter-cités, omnibus, une « Micheline »-like (s'il en reste), les tarifs varient du simple à plus du triple. Et vous avez aussi Thello. En Espagne, six principaux opérateurs (bientôt sept, dont un à capitaux privés). Vraiment des accords de réduction partout en Europe ?
Grogne
Je me suis « amusé » (fort peu) à consulter un flux Facebook (messages faisant suite à une publicité Oui.scnf). Quelques exemples : 194 € pour un AR Paris-Lyon avec « Avantage ». Le Chartres-Paris passant de huit à près de 14 €. Pau-Quimper deux fois plus cher en passant par Paris (ce qu'indique le site Oui-chose) qu'en songeant à l'alternative (Pau-Bordeaux-Nantes-Quimper). « Ne fonctionne pas dans tous les TER » (le tarif avantageux).
Ce dont je me souviens, c'est que, quand j'avais une carte de réduction sur la totalité du réseau, au temps des tickets en carton, il fallait vraiment que le guichetier insiste pour voir la carte d'un conscrit permissionnaire (en uniforme) pour qu'on attende un peu plus d'une minute au guichet (c'était souvent plutôt dix secondes par voyageur faisant la queue). Je n'avais pratiquement jamais besoin d'aller faire la queue à un guichet de renseignement (en existait-il, d'ailleurs ? aucun souvenir). Comparez... Le temps que vous devez passer sur le site Oui-Truc, celui de l'attente au guichet (près d'une heure et demi pour Paris-Nord récemment, pour un « départ dans l'heure »), et les conditions du siècle dernier.
Ah oui, mais alors... Pas de jeu-concours (« C'est l'heure de OUIII vendredi, tentez de gagner un week-end à... »), pas de code supplémentaire pour son anniversaire, pas de jeu pour le « pass » Rock-en-Seine, &c. Et pas de possibilité de réserver un hôtel, une voiture, &c. Cas concret : vous réservez une voiture, et quand vous arrivez à la gare de destination, l'agence du loueur a fermé (il fallait arriver avant midi à Lausanne), pas de tarif enfant dès 8 euros (réalité : Paris-CDG-Cognac : 51,60 € « meilleur prix »).
Ah oui, mais alors... Pas de jeu-concours (« C'est l'heure de OUIII vendredi, tentez de gagner un week-end à... »), pas de code supplémentaire pour son anniversaire, pas de jeu pour le « pass » Rock-en-Seine, &c. Et pas de possibilité de réserver un hôtel, une voiture, &c. Cas concret : vous réservez une voiture, et quand vous arrivez à la gare de destination, l'agence du loueur a fermé (il fallait arriver avant midi à Lausanne), pas de tarif enfant dès 8 euros (réalité : Paris-CDG-Cognac : 51,60 € « meilleur prix »).
Désormais, les cheffes ou chefs de bord descendant d'un train sur le quai sont assaillis par d'autres voyageurs n'ayant pas trouvé d'autre interlocuteur qualifié dans toute la gare. Vrai ou faux ? Ce chef de bord râleur l'a inventé ?
Poudre aux yeux
Les « Co-Vacances » ? Non, cela ne me parle pas. Pas plus que iDTGVMAX2 (il y a-t'il un Max1, un 3, 4, 5, 6 ? ; numéro à choisir selon puissant ou misérable). Ce qui me parle, c'est la ruée aux portes d'embarquement qui se ferment deux minutes avant le départ du train. Auparavant, j'arrivais essoufflé au dernier moment, montait dans le train, rejoignait la voiture-bar et un contrôleur, ou le recherchait dans tous les wagons, et m'acquittait avec le sourire d'un supplément restant modeste (parce que je ne pouvais poireauter derrière une borne mettant plus de temps à cracher un billet qu'un guichetier à vous remettre un ticket en carton). Toujours moins de personnel dans les gares, toujours davantage dans les tours à concocter un nouveau machin mercatique (rime avec.. m..dique).
Autre réaction : « j'ai acheté une carte Liberté 399 euros, votre appli m'indique qu'il n'y a plus de place en seconde (...) mais si je demande un billet sans réduction, on me propose bien une place de seconde sur le même train. ».
Et tous ces gens de Oui-sncf qui répondent sur Facebook, des cheminots ou des sous-traitants ? Ces gens qui vous répondent que les codes ne doivent pas être placés dans la partie « code promo » mais dans celle « code avantage ou bon d'achat » ? Oui.sncf, c'est dans une tour, à Puteaux. Bientôt la promo votre smartphone moins cher si vous utilisez x fois le OUIbot ? Code de réduction chez notre partenaire Y pour l'achat de deux bouteilles de lait Z ? Le polochon ou l'oreiller supplémentaire gratuit dans tous les hôtels de la chaîne Untel ? L'embarquement deux heures avant le départ pour visionner des publicités ? Les billets nominatifs pour mieux cibler la pub des partenaires ?
En attendant, gaffe si vous réservez pour deux personnes simultanément, c'est plus cher que de faire deux fois une réservation individuelle (cas constaté : +5,22 %). Je continue ou je décroche ? « Allo, allo, toutes nos lignes téléphoniques sont occupées, toutes nos lignes ferroviaires à tarif réduit aussi, trains complets. ».
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