Vailland (Robert François) n'a pas l'heur de plaire à Bonhoure
Je continue à me gratter le crâne : comment Roger Vailland « distribue-t-il » ses pseudonymes ? Pourquoi tel type d'article signé x et tel autre y ? Toujours est-il que voici rassemblés (au format PDF) deux retranscriptions d'articles de Robert François...
Paul Bonhoure, de Tarascon, ci-devant Figaro (ou merlan, diminutif, pardon... artiste capilliculteur), emporta le tout premier gros lot de la Loterie nationale. À l'époque, dans les petites localités, le percepteur vendait les billets. Auparavant, il y eut, à partir de 1931, des tombolas en faveur des « Gueules cassées » (et autres mutilés de la Grande Guerre : Amputés, Aveugles, Grands invalides) liées à une souscription nationale. Là, la toute nouvelle Loterie nationale sort le grand jeu (gros lot faramineux pour l'époque, tirage au Trocadéro). Du jour au lendemain, Paul Bonhoure devient une célébrité et Paris-Soir dépêche Roger Vailland à Tarascon. Il fait du gagnant un personnage de Daudet, mais à contre-emploi : le coiffeur en a soupé de la presse, éconduit le journaleux parisien.
Autre sujet : le procès de la « véritable » marquise de Reszycki (ou Rozycki), une aigrefine née Renée Saffroy, affabulatrice, un personnage « à la Pierre Bellemare ». Elle claqua jusqu'à trois fois le montant du gros lot de Bonhoure, et ce à plusieurs reprises, prenant la poudre d'escampette, n'échappant pas à l'occasion à la prison, mais cent fois sur le métier d'escroc remettant son ouvrage. Jusqu'à son procès à Dôle, que couvrit Vailland/François.
C'est l'occasion de se replonger dans l'actualité insolite des années 1930. Et de retrouver le style quelque peu désinvolte de Vailland journaliste. D'imaginer une histoire farfelue (la marquise mettant le grappin sur le coiffeur cinq fois millionnaire ; pour le sport, car, peuchère, elle chassait beaucoup plus fortuné). Bref, si ces deux articles vous donnent des idées, à vos plumes (ou à vos claviers) !
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