Complot anarcho-démocrate pour déstabiliser Trump
J’ai du relire. Mais oui, bon sang, mais c’est bien sûr.
Selon des « secrétaires cantonaux » républicains texans, tout est simple.
La pandémie du covid, c’est George Soros, la mort du nigger Floyd, c’est
une mise en scène commanditée par George Soros. Tout s’explique, c’est pour empêcher
la réélection de Donald Trump.
Le covid, ce n’est plus la Chine, c’est George Soros. Lequel
Soros avait rétribué le policier Derek Chauvin pour malmener George Floyd,
avant de financer les émeutiers. C’est bête, Derek Chauvin a fait du zèle,
restera en prison sauf s’il règle 1,25 million d’USD pour en sortir. Incroyable,
mais « vrai », la réalité dépasse la fiction. C’est malheureusement
rigoureusement exact, sept délégués républicains des cantons du Texas risquent d’être révoqués pour avoir posté des messages à caractère raciste ou
complotiste ou « racialo-complotiste ». Une huitième déléguée
républicaine a aussi tenu des propos racistes, et laissé entendre que la mort
de George Floyd était naturelle et sa cause donc sans rapport avec la méthode employée
par le policier Derek Chauvin qui, d’ailleurs voulait être longuement filmé…
D’ailleurs
Floyd n’avait rien d’un saint, c’était un criminel endurci estime cette bonne
dame, LaDonna Olivier (en fait, Floyd était un agent de sécurité intermittent).
Et elle attendra sagement la fin de son mandat, en août, pour quitter son
poste. Parmi les sept autres, certains démissionneront, d’autres non.
Bizarrement, Donald Trump n’a pas déjà retwitté certaines de
leurs publications. Mais nul doute qu’il partage leurs vues : un vaste
complot anarcho-radical met tout en œuvre pour empêcher sa réélection.
Trois journalistes de la Texas Tribune, abonnés aux comptes
des intéressés sur les réseaux sociaux, ont recensé ces puissantes allégations.
Rien n’est inventé.
Le délégué fédéral républicain à l’Agriculture, Sid Miller, a bel et
bien laissé entendre que Soros fomenterait « une guerre interraciale »
(a race war). D’autres ont relayé que Soros accorderait 200 USD à chaque
« anarchiste professionnel » pour toute action entamée. « La
pandémie, cela ne marche pas, que commencent les guerres raciales » :
c’est de Lynne Teiner, du comté de Shackelford. laquelle a expliqué par après qu’elle
plaisantait. C’était ironique, aurait dit le Donald.
D’autres ont argué qu’il s’agissait de « convictions
personnelles » partagées du fait de la liberté d’expression, et qu’elles
ou ils ne s’étaient pas exprimés au nom du parti républicain.
Au plus haut niveau du parti républicain, on a paraphrasé
Christophe Castaner, sans toutefois qualifier d’odieux les propos de « quelques-uns »
qui ne doivent pas pouvoir « jeter l’opprobre » sur l’ensemble
du parti. Des suspensions peuvent toutefois « être envisagées ».
Depuis, la Texas Tribune a revisé à la hausse (« une douzaine de
responsables » texans du parti) le nombre des cas recensés. EZT comme
le Texas compte 254 comtés, il s’agit bien d’une minorité. La plus active, semblerait-il.
En tout cas, c’est sûr, les manifestations sont fomentées
par des vandales organisés provenant « de l’extérieur » (comprenez, hors des villes où se déroulent les manifestations, venus en bus, donc, quand même pas de Chine). Tout
comme la pandémie provient de l’extérieur. Et ces reprises de thèmes diffusés
par Donald Trump et son équipe de la Maison Blanche sont tout à fait fortuites
et n’ont rien d’organisé. C'est l'évidence même, juste un bouche-à-oreille de Trump à la Trumpland.
Ces vandales, selon Fox News, les manifestants, s’apprêtent
d’ailleurs « à s’en prendre à vous » (“they come for you,
and at this rate, they will”, a estimé Tucker Carlson à l’antenne, en
ajoutant que leurs motivations n’ont rien à voir avec le prétexte invoqué). En attendant,
ce sont surtout des Blancs armés ou au volant de véhicules fonçant dans les
manifestants qui font l’actualité récente aux États-Unis.
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