samedi 25 avril 2020

Trump, rancunier, fait le vide de ses ex-partisans

Rien ne va plus entre le Donald et le Piers (Morgan)

Je n’allais pas vous seriner que le sarcastique Potus est revenu sur ses injonctions d’avaler des désinfectants et de fréquenter les salons de bronzage. Toute la presse a fait état de ses revirements. Mais un peu moins du décès de Gary (un technicien de l’Arizona) qui a pris Donald Trump au mot.
Feu Gary, et son épouse Wanda, s’étaient déjà automédicamentés à la quinine. Leur bien-aimé président leur conseillant les désinfectants, ils ont bu celui destiné à curer leur aquarium. Le Daily Mirror, qui rapporte le drame, indique aussi le nom du produit Magna CPMedic, un antiparisitaire présentant le double avantage d’incorporer du phosphate de chloroquine et de nettoyer profond. Bien évidemment, la Trumpland relève que Trump avait averti que tout traitement doit être pris sous la supervision d’un médecin et que le couple ne peut s’en prendre qu’à lui-même. C’est their OWN choice clament victorygirlsbloc (.com) et d’autres sites qui s’insurgent que la presse dominante (ou ex-dominante) impute au Potus de les avoir conduits en erreur.Haro sur la lame press qui a monté ce drame en épingle. Les victimes ne sont pas des deplorables mais leurs propres victimes.
Mais cette polémique est dérisoire comparée au retentissement, au Royaume-Uni, de la brouille entre Piers Morgan et Donald Trump. Piers Morgan, un conservateur bon teint, éditorialiste du Daily Mail et très suivi animateur d’une émission de télévision, ne compte plus Donald Trump parmi ses suiveurs sur Twitter. Le Donald s’est désabonné de son fil.
Il est vrai que suffisant Piers, qui se targuait depuis longtemps, comme Farage, de sa proximité avec Trump, n’y était pas allé de main morte. Il se peut qu’interpellé dans les couloirs de la rédaction et de la station, il aurait pu céder à la pression de celles et ceux se demandant s’il n’allait pas une nouvelle fois applaudir les initiatives de Trump. Ainsi que tout un chacun, il n’a pas su déceler l’ironie si subtile des propos du président. Lequel vient de virer de la tête d’une agence un directeur qui se refusait à démultiplier les essais associant la « quinine » à des poudres de perlimpinpin.
Trump a viré des tas de collaboratrices et aides ne lui paraissant pas assez complaisants. Presque tous les jours, il indique qu’il s’abstient de regarder telle ou telle émission car ses animateurs ne lui tressent pas des lauriers. Même Fox News ne lui semble plus fiable.
Morgan qui anime Good Morning Britain, avait été l’un des finalistes de l’émission de Trump, The Apprentice en 2008. À présent, he got fired. Mais il n’en veut pas à son ancien ami : « je veux juste qu’il écoute et infléchisse son attitude », a-t-il déclaré à CNN. Morgan n’avait pas ménagé ses louanges (et retrouver ses interventions pro-Trump ne manque pas de divertir). Mais le moindre écart se paye. Dire que Tump ai eu tort de dire ce qu’il a déclaré est une chose, nier qu’il ait pu se monter sarcastique, c’est trop.
Cela étant, Morgan est peut-être parvenu à ce résultat : faire renoncer Trump à ses conférences de presse sur le corona modèle Fidel Castro. En effet, pourquoi donc offrir à une presse hostile deux heures d'antenne comblées ainsi, si c'est pour ne recueillir en retour que citations extraites « hors contexte », sarcasmes et fake news ? Et si c'était Morgan qui lui avait fait jeter l'éponge ? 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire