mardi 21 avril 2020

La minute inessentielle du Pr. Jef Tombeur de Piétemcap

C’est Donald Trump contre la Bête immonde

J’espère un chèque mentionnant “Economic Impact Payment, President Donald J. Trump”. J’avais bien imaginé lancer un concours réservé aux jeunes filles et femmes à la forte ou menue poitrine doté d’un dîner en ma compagnie avec nems de Chez Ann en entrées. Histoire de soutenir une TPE. Trump, qui dispose des moyens des contribuables américains et peut faire croître la dette, fait distribuer des petits chèques portant son nom (qu’on retrouvera sur e-Bay), mais l’essentiel de l’argent part en gros virements. Autant tenter d’en sourire.
Piétemcap ayant été rasée par mes ancêtres, descendus par les croisées de leurs soucoupes volantes, des fâcheux se gausseront : que cette localité disparue soit totalement exempte de contaminés par le covid-19 coulerait de source. Niais, sycophantes, dont les baguettes de noisetiers n’ont su détecter la menace, celle de la bête immonde qui vient de submerger les États-Unis. Soit le complot socialiste ou crypto-communiste fomenté par les adversaires de “God Trump” (si, si, l’expression a déjà été employée par l’un de ses médiatiques partisans). C'est cette contagion que je redoute : aidez-moi à construire un mur autour de Piétemcap.
Lequel Tump, après avoir vainement exorcisé les sorcières démocrates, encourage ses partisans à faire profession de leurs convictions. Du genre « Mon vaccin, c’est Jésus ». Sous quelles espèces ? Donald Trump à poussé toute l’industrie pharmaceutique américain e» à concevoir le suppositoire chabrot (à base de pain et de vin) du Pr. Raoult consacré par un évangéliste monseigneur. In God Trump we trust.
Cela suffira-t-il pour repousser la bête immonde Joe Biden (qui, comme chacun sait, rejoignait l’escroc Hillary Clinton dans le sous-sol d’une pizzeria pour se livrer à des bacchanales pédophiliques, c'est du moins ce qui fait encore bruisser la Trumpland) ?
Non, encore faut-il défiler coude à coude, avec rubans Trump 2020 en sautoir, pour exorciser qui veut tisser le linceul du de l’heureux monde garanti par le deuxième amendement de la Constitution. Le Minnesota Gun Rights Group et les vrais patriotes ont su mobiliser toutes celles et tous ceux qui pensent que la bête immonde est importée de l’étranger avec la complicité d’un ennemi intérieur, la troisième colonne des démocrates et des opposants à Donald Trump.
Certes, Donald Trump n’en est pas déjà à inciter ses partisans à graver au fer rouge le front de ses opposants du chiffre 666 ou « chiffre de Satan », mais sa mentalité de marmot précocement sénile finira bien par l’emporter : cela ne saurait trop tarder. Pour le moment, la Trumpland brandit des pancartes “Libety or Tranny?” (sic). En Californie, on chante du Springsteen, Born in the USA. Sans doute en raison de la strophe “So they put a rifle in my lap/ to go and kill the yellow man”. Car cette chanson très critique a été interprétée comme une variation du fameux My country, right or wrong.
Et puis, aux contradicteurs, on lance « va donc en Chine, communiste  ! ». Quant à Brad Little, le gouverneur de l’Idaho, c’est désormais “Little Hitler” selon la députée républicaine Heather Scott.
On comprend fort bien que Trump ait un urgent besoin de relancer l’économie. Il a fait voter une aide de 349 milliards de dollars pour, supposément aider les petites entreprises. Sauf que 300 milliards ont été absorbés par seulement 75 grosses compagnies ou firmes. Les petites entreprises reçoivent environ 150 000 dollars en moyenne, mais Shake Sharck Burger (189 restaurants) et d’autres comme Quantum reçoivent 10 millions, et ce ne sont pas les plus employeurs d’entre elles qui reçoivent le plus. Le croisement entre les bénéficiaires et les entreprises dans lesquelles la famille Trump a le plus d’actions attendra. Qu'importe, les grosses chaînes de restaurants rachèteront les locaux des indépendants à bas prix.
En fait, encourager ces manifestations peut pousser les gouverneurs démocrates à prolonger le confinement dans ces États en raison des risques accrus de propagation du virus, et donc à exacerber encore les tensions. Bah, dieu pourvoira la solution et l’essentiel sera sauvé : les firmes et les banques qui les financent, et leurs actionnaires, dont les Trump. Et puis 43 000 morts, la belle affaire, cela n’influe guère sur l’audimat du président -8 ,5 millions) et sa cote de popularité parmi ses partisans (selon lui, 96 %).
Évidemment, ce qui précède semble outrancier. Il s'agit en fait de pasticher Trump. Lequel aura toujours une longueur d'avance. Sa toute dernière : ne plus accorder de l'aide étasunienne aux pays amis sans être assuré d'être remboursé. On pense bien sûr aux pays de l'Otan sommés d'acquérir de l'armement américain. Mieux vaut traiter, commercialement, avec l'adversaire. Pour appuyer son propos, il a adressé ses vœux au président de la Corée du Nord, Kim Jong-un.
En fait, après avoir stigmatisé la Chine, Trump s'en prend à présent à l'Europe qui contamine le continent nord-américain. Boris Johnson appréciera. On souhaite le meilleur au Royaume-Uni pour ses négociations d'un traité commercial avec les États-Unis.

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