CumEx & CumCum : quand Kerviel éclairait le
Sénat…
Le
Fig’ a mis « un
certain temps », celui de masser les pieds, « objets de soins
constants » des dirs pub en relation avec des annonceurs, avant de
répercuter dans ses colonnes l’enquête du Monde (et de titres associés ad hoc) sur les « malversations »
fiscales des banques — les guillemets de distanciation s’imposent ; bien
évidemment, je ne saurais risquer un procès pour avoir terni la réputation
d’institutions financières. De même, Le Figaro avait omis de signaler à ses lecteurs que Jérôme Kerviel avait attiré
l’attention des sénateurs sur ces pratiques.
Ineffables Olivia Dufour (dite Aliocha la plumitive) et
Stéphane Durand-Souffland. Dont je reconnais nonobstant les indéniables
talents : Céline, Brasillach, Déat même, n’étaient pas dénués de talent
(et non, l’allusion n’est pas perfide car je ne les catalogue pas prébendés
d’une hypothétique « juiverie financière internationale »). Elle et
ils eurent raison : Jérôme Kerviel n’était pas « blanc-bleu ». Mais
que ne nous avaient-ils éclairés sur les déclarations de Kerviel devant la
commission du Sénat à propos « de
l’arbitrage de dividendes, “qui représente des pertes fiscales
considérables pour la France” » (Le
Monde, « “CumExFiles” : quand Jérôme Kervielr alertait les
sénateurs… », 18 oct. 2018).
Il ne fait
aucun doute que le sénateur communiste Éric Bocquet avait saisi l’ampleur de
l’information que communiquait Kerviel… Mais souvenez-vous du sauvetage de L’Humanité. Et vous remémorez-vous « l’insoumis »
Mélenchon – nanti parmi tant d’autres, haridelle de retour parlementaire,
blanchie sous le harnois des libéralités des contribuables – qui n’en fit
nullement un thème de campagne. Il avait pourtant recueilli les propos de
Kerviel. Et n’en fit rien…
Le dividend enhancement est pourtant
largement pratiqué par les banques, ce qu’un Macron, à Bercy, ou désormais à
l’Élysée, ne pouvait, ne peut ignorer. Mais tous ces gens (Mélenchon,
dégage !), quoi qu’ils puissent dire, proclamer, sont tous d’accord :
en parfaite collusion tacite avec les médias (qu’on ne se trompe pas :
leurs propriétaires sont contraints de préserver les apparences, et donc
laisser des journalistes faire leur travail, ne serait-ce que pour éviter
qu’ils publient des samizdats), leur
unique ambition est de se gaver. Au détriment de classes populaires à laisser
végéter et de classes moyennes – plutôt « déclassées » – à essorer.
La méthode
est simple : faire que la lutte des classes n’oppose plus les déclassés
aux classes supérieures et qu’ils ne s’en prennent plus qu’aux diversement davantage
démunis. Ce qu’un Olivier Todd fait valoir : petite bourgeoisie fragilisée
et lumpenproletariat ne se mobilisent
plus que contre ce qui est estimé encore « plus bas ». Ce qui fut la
nationalisation des pertes et la privatisation de profits passe désormais par
« l’optimisation fiscale ». Mais l’addition est toujours réglée par
les mêmes…
Mais qui
conchie les journalistes devrait se poser une question : si elles et ils
sont toutes et tous (Mélenchon, les fachos, et consorts, en font leur antienne)
si rigoureusement « alignés », quel besoin d’en assassiner autant,
d’en faire taire (par des menaces sur leurs très proches) un si grand
nombre ? Qui les dénonce – rappelez-vous Breton et les surréalistes – si
véhémentement les souhaite simplement davantage de leurs côtés, à leurs ordres,
en béats laudateurs de leurs visions totalitaires, ou simplement égocentriques.
Allez, les autres, encore un effort pour rester, autant que les contraintes (ou
les menaces implicites ou non) vous l’imposent, journalistes.
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