Donald Trump sénile ou simple radoteur ?
Le president-eject est entré en
mode boucle. Un peu comme l’écran bleu de Windows NT, on peut tenter de
réinitialiser, il radote sans cesse. Mais il m’a fait au moins découvrir
revolver.news. Du lourd, du cinglant.
Que fait Donald Trump ? Il communique. Pour se targuer d’avoir doté les États-Unis de deux vaccins contre le covid. Et d’être trahi par les Rinos (les renégats républicains) qui ne lui assurent pas sa réélection. Oann, NewsMax, avec FoxNews à la traîne, rassurent la Trumpland. C’est sûr, il peut encore rester à la Maison Blanche. Mais il fait aussi la réclame de revolver.news, qui l’enjoint de curer le marigot de l’État profond avant le 20 janvier. À part cela, faute de reprendre à son compte les critiques contre les vaccins (lesquels, c’est sûr injectent aussi des fréquences radios captables par la 5G, il fallait y penser et l’inventer), il critique l’efficacité des masques et des mesures de confinement (décidées par des démocrates, quand les trumpistes font de même, il ignore superbement). Pour le moment, il n’a pas critiqué Macron qui se masquait à l’occasion, sans pouvoir éviter la contagion. Cela pourrait venir. L’attente n’est pas tout à fait insupportable, mais il ne faut pas désespérer que Trump ne s’emparerait pas du sujet.
Mais son obsession principale
reste d’assurrer qu’on lui a volé sa réélection. Grâce à Trump, j’ai aussi
découvert le site du Washington Examiner (ultra-droite). Je ne me
rendais pas compte ô combien Joe Biden est un « extrémiste »
ultragauchiste. D’ailleurs, il veut embarrasser Boris Johnson et retarder un
accord commercial entre les États-Unis et le Royaume-Uni (selon le Daily
Express).
Tout cela, c’est un peu du
foklore. Ce qui l’est moins, c’est que les républicains les plus conservateurs
veulent empêcher la Federal Reserve de lâcher des fonds pour des mesures d’aide
sociale. Imaginez des trumpistes étasuniens désargentés venant en masse se
réfugier en France pour bénéficier d’aides qu’ils haïssent chez eux. Même
Marion Maréchal-Le Pen en frémit.
Je vous en passe. L’une des suppositions
avancée par une partie de l’entourage de Trump et démentie par une autre veut
qu’il reste à la Maison Blanche le 6 janvier, jour de la passation de pouvoirs, voire jusqu'au 20, date de l'inauguration.
Quoi qu’il en soit, dans un message récent dénonçant de nouveau les fraudes
électorales, il a convié ses partisans à manifester déjà le 6 à Washington. La
presse pro-Trump est donc incitée à réchauffer le sujet jusque là.
Quant à la candidate et au
candidat républicains au Sénat en Géorgie, ils ont devancé l’explication d’une
éventuelle défaite : des démocrates viendraient en masse depuis d’autres
États pour se faire enregistrer en Géorgie et voter contre eux. Un tribunal
local a estimé que leurs craintes semblaient exagérées. En revanche la Géorgie a
réussi à purger près de 200 000 électeurs des listes électorales, un
laboratoire de l’université d’Harvard a donc mis en ligne un site permettant de
vérifier quel est son statut.
Un titre pro-Trump, The Epoch Times (représenté aussi
en Europe et dans 33 pays globalement, dont
la France), continue vaillamment de persuader son lectorat que Trump a
encore ses chances d’être proclamé réélu. Ce titre incite les deplorables
(Hillary Clinton avait estimé que les trumpistes étaient des lamentables) à
prendre le contrôle du parti républicain. Ce titre fondé par des Chinois
anti-communistes se veut indépendant et conservateur.
On ne sait combien de trumpistes
convergeront vers la capitale fédérale le 6 janvier et si Trump les remerciera
d’être venus fêter sa réélection. Pour le moment, un événement Facebook intitulé
Donald J. Trump 2nd Presidential Inauguration Ceremony attire des
voyeurs. Il est organisé par un groupe conservateur qui relaie que la sénatrice
Amanda Chase (du Sénat de Virginie) appelle Trump à décréter la loi martiale. À
durée limitée toutefois, juste le temps d’organiser une nouvelle élection. Il
ne s’est trouvé jusqu’à présent qu’un élu républicain plus ou moins dissident
de l’aile religieuse du parti pour critiquer cette prise de position radicale.
Cette charmante dame s’oppose aux confinements mais comme un calibre 38 ne la
quitte jamais, elle se sent en sécurité. Sinon l’attention de la presse conservatrice
se porte sur une allégation émanant de trumpistes selon laquelle Hunter Biden
aurait tenté de séduire sa nièce, alors âgée de 14 ans en posant nue pour elle.
Revolver.news et la Nationalist Review en font état. Et bien sûr, si l’agence
AP ou CNN, CBS, NBC, et la « presse dominante » le taisent, c’est
bien la preuve, naturellement, que… Revolver s’illustre aussi avec des titres « comme
les confinements tuent dix fois plus que la pandémie ». C’est fondé sur
une rigoureuse étude de la rédaction avec l’aide de scientifiques (en sciences
sociales et économie) qui, en raison de la sensibilité du sujet ont choisi de
témoigner sous pseudonymes.
Trump franchira-t-il le Rubicon ? Pour le moment, il s’emploie de nouveau à ridiculiser Joe Biden. Cela l’a repris. Il vaticine. Mais parfois, il nous réserve une surprise. Il s’est enfin exprimé à propos du piratage des serveurs de l’administration : selon lui, tout est sous contrôle et si la presse dominante met en cause la Russie, c’est un air connu. Ce pourrait être la Chine (sous-entendu, qui aurait aussi infiltré les machines à voter et manipulé l’élection). Tump trumped par les Chinois, ce n’est pas nouveau, mais le Donald, avec du vieux sait faire du neuf.