La « mère » d’Éric Zemmour aurait-elle eu tort ?
Franchement
qu’Éric Zemmour soit poursuivi pour préférer des Corinne ou des Marie-Chantal à
des Hapsatou ou Zohra, je trouve cela… limite ridicule, ou plutôt de la veine
des offuscations surjouées du dit Zemmour, Éric. Peut-être en revanche
faudrait-il lui remémorer que se prénommer Roland, William ou Gilbert n’est pas
un gage de civisme ou de respectabilité...
Pas
d’amalgame, comme on dit, et Brik (présumé devenu Éric) Zemmour, qu’il soit
fils de Saädia Zemmour, devenue paraît-il – ce que je n’ai pu établir – Lucette, épouse de feu Roger Zemmour (enfin, si j’en crois Aknapress, site
marocain disparu, mais je n’exclus pas qu’il s’agisse d’un conte concocté par
le quotidien Assabah, et repris par des sources que je ne qualifierais
pas de fiables) doit être considéré pour ce qu’il dit et fait et non parce
qu’il se prénommerait Brik ou Éric. Idem pour Hapsatou ou Rachida qui n’ont pas
estimé judicieux de se doter d’un pseudonyme à consonnances bretonnes ou
basques ou alsaciennes. Ce qui est sûr, c’est que je n’intenterai pas un procès
à ce Zemmour s’il lui était venu de me reprocher les prénoms de Keveren ou
Meriadec : si on commence à monter en épingle tous les propos des
bateleurs, on finira par engorger davantage les tribunaux. Surtout, ce n’est
pas là du tout mon propos.
Pas
d’amalgame non plus, et s’il existe un lointain, voire même étroit, cousinage
entre Éric Zemmour et les fameux « frères Zemmour » (en fait Zemour),
ceux de Sétif, Algérie, de fort fâcheuse réputation, cela ne disqualifie pas
tout ce qu’il dit. Il est certes outrancier, mais n’a pas toujours tout faux
sur tout. Il lui advient d’aborder posément des sujets d’intérêt général. Qu’il
se dise pour une Europe de Brest à Vladivostok me semble quelque peu discutable
(de l’Atlantique et des îles Féroé à l’Oural me semblerait plus réaliste), mais
cela reste cohérent avec ce qu’exprime Jean-Pierre Chevènement. C'est une opinion qui lui vaut notoriété sur Sputnik, mais si on commence à reprocher à tout un chacun de faire son auto-promotion, où finira-t-on ?
Pour
tourner la page de ces histoires de prénoms, je ne vais pas cracher sur les
tombes des femmes françaises qui ont prénommé des fils Konrad ou Helmut sous
l’Occupation. Encore que, devant celle de la mère d’un Adolf, issu des œuvres d'un « frère humain SS » (ça, c'est du Zemmour, quelque peu détourné de son contexte, dont acte), je veuille m’en
remettre au bénéfice du doute et à d’éventuelles circonstances atténuantes.
Pas
d’amalgame non plus entre non pas la famille Traoré, mais des membres de la
famille Traoré, et non pas toute la famille des frères Zemmour (Roland Zemour et
ses quatre cadets), mais force est de constater que les uns (les Zemmour ou Zemour) ont pu davantage
prospérer quelques décennies que les autres (les Traoré). Tenter d’en
déterminer les causes serait se hasarder : mettons qu’autres temps, autres
mœurs, et qu’il fut une époque durant laquelle la police préférait observer plus
lentement, et se gardait d’interpeller prématurément. Il se peut que d’autres
facteurs aient pu entrer en ligne de compte, mais, ne m’étant pas penché sur le
dossier Zemour frères, j’en ignore tout et ne suppute rien.
Je ne sais
pas non plus si Mahamadou Fofana était ou non vraiment un cousin proche ou
éloigné d’Adama Traoré. L’avocat de la famille Traoré assure qu’ils étaient
cousins germains. Pour le moment, Me Yassine Bouzrou ne soutient pas que toute
la famille élargie d’Adama Traoré faisait l’objet d’une surveillance
particulière. Toujours est-il qu’il, Mahamadou, posait bien au bras d’Assa et Youssouf
Traoré lors d’une manifestation publique en la mémoire d’Adama. Les voilà tous
deux décrits bons maris, bons frères, bons pères, &c. L’une des
ex-compagnes de Gilbert Zemour assure que ce dernier avait toutes les qualités.
Était un bon père, &c. La mère
d’Éric Zemmour aurait-elle eu tort ?
Franchement
qu’Éric Zemmour soit poursuivi pour préférer des Corinne ou des Marie-Chantal à
des Hapsatou ou Zohra, je trouve cela… limite ridicule, ou plutôt de la veine
des offuscations surjouées du dit Zemmour, Éric. Peut-être en revanche
faudrait-il lui remémorer que se prénommer Roland, William ou Gilbert n’est pas
un gage de civisme ou de respectabilité ;
Pas
d’amalgame, comme on dit, et Brik (présumé devenu Éric) Zemmour, qu’il soit
fils de Saädia Zemmour, devenue paraît-il – ce que je n’ai pu établir – Lucette
épouse de feu Roger Zemmour (enfin, si j’en crois Aknapress, site
marocain disparu, mais je n’exclus pas qu’il s’agisse d’un conte concocté par
le quotidien Assabah, et repris par des sources que je ne qualifierais
pas de fiables) doit être considéré pour ce qu’il dit et fait et non parce
qu’il se prénommerait Brik ou Éric. Idem pour Hapsatou ou Rachida qui n’ont pas
estimé judicieux de se doter d’un pseudonyme à consonnances bretonnes ou
basques ou alsaciennes. Ce qui est sûr, c’est que je n’intenterai pas un procès
à ce Zemmour s’il lui était venu de me reprocher les prénoms de Keveren ou
Meriadec : si on commence à monter en épingle tous les propos des
bateleurs, on finira par engorger davantage les tribunaux. Surtout, ce n’est
pas là du tout mon propos.
Pas
d’amalgame non plus, et s’il existe un lointain, voier même étroit, cousinage
entre Éric Zemmour et les fameux « frères Zemmour » (en fait Zemour),
ceux de Sétif, Algérie, de fort fâcheuse réputation, cela ne disqualifie pas
tout ce qu’il dit. Il est certes outrancier, mais n’a pas toujours tout faux
sur tout. Il lui advient d’aborder posément des sujets d’intérêt général. Qu’il
se dise pour une Europe de Brest à Vladivostok me semble quelque peu discutable
(de l’Atlantique et des îles Féroé à l’Oural me semblerait plus réaliste), mais
cela reste cohérent avec ce qu’exprime Jean-Pierre Chevènement.
Pour
tourner la page de ces histoires de prénoms, je ne vais pas cracher sur les
tombes des femmes françaises qui ont prénommé des fils Konrad ou Helmut sous
l’Occupation. Encore que, devant celle de la mère d’un Adolf, je veuille m’en
remettre au bénéfice du doute et à d’éventuelles circonstances atténuantes.
Pas
d’amalgame non plus entre non pas la famille Traoré, mais des membres de la
famille Traoré, et non pas toute la famille des frères Zemmour (Roland Zemour et
ses quatre cadets), mais force est de constater que les uns (les Zemmour ou Zemour) ont pu davantage
prospérer quelques décennies que les autres (les Traoré). Tenter d’en
déterminer les causes serait se hasarder : mettons qu’autres temps, autres
mœurs, et qu’il fut une époque durant laquelle la police préférait observer plus
lentement, et se gardait d’interpeller prématurément. Il se peut que d’autres
facteurs aient pu entrer en ligne de compte, mais, ne m’étant pas penché sur le
dossier Zemour frères, j’en ignore tout et ne suppute rien.
Je ne sais
pas non plus si Mahamadou Fofana était ou non vraiment un cousin proche ou
éloigné d’Adama Traoré. L’avocat de la famille Traoré assure qu’ils étaient
cousins germains. Pour le moment, Me Yassine Bouzrou ne soutient pas que toute
la famille élargie d’Adama Traoré faisait l’objet d’une surveillance
particulière. TJours estt-il qu’il posait bien au bras d’Assa et Youssouf
Traoré lors d’une manifestation publique en la mémoire d’Adama. Les voilà tous
deux décrits bons maris, bons frères, bons pères, &c. L’une des
ex-compagnes de Gilbert Zemour assure que ce dernier avait toutes les qualités.
Était un bon père, &c. ElisabethBathory (la Hongroise princesse) ou Barbe bleue aimaient peut-être les chiens, moi aussi, et alors ?
Philippe
Bilger ne tombe pas non plus dans l’amalgame mais relève qu’Éric Zemmour et les
Traoré partageraient une « obsession de radicalité et de
généralité » et une commune manière de concevoir « la guerre
par les mots et l’attaque à outrance » (dans un billet de juillet dernier).
Pour en
revenir au point de départ, poursuivre Zemmour pour des propos discutables
portant sur des prénoms me semble ressortir du même battage médiatique. Je peux
concevoir qu’Hapsatou Sy ait pu être sincèrement offusquée mais il y avait-il
vraiment lieu de lancer une pétition contre « des messages incitant à
la haine » et de porter plainte ? Prénommer son second enfant
Isaac Haroun suffisait en matière de réplique.
Quant à
Éric Zemmour, avant de s’emporter, il devrait peut-être se pondérer. Que
dirait-il si un confrère sénégalais accusait un autre Sénégalais d’avoir
prénommé son fils Léopold (comme Sédar Senghor) et lançait que c’est une
insulte au Sénégal et aux peuples colonisés ? Faut-il se prénommer Diogoye
(comme le père de Léopold Sédar) pour être un authentique Sénégalais ?
Diogoye Senghor avait voulu honorer un ami et notable, Léopold Angrand, qui
dénomma ses fils Armand-Pierre et Alexandre. Bon, Éric (on ne se connaît pas,
mais il m’autorisera cette familiarité concitoyenne, limite confraternelle) me rétorquerait-il que
c’est là un raisonnement de bric et de broc ? Ou de brik et de brok (en
breton de La Villemarqué) ? Soit branquignol, en bon français de Molière
(anachronisme ? je ne sais) présumé dérivé du provençal ou du lyonnais,
c’est selon. Simuler la rabia (la rage en pataouète) au moindre prétexte pour
mettre le jaleo (ou barouf), ce n’est pas très patos ou gavatcho, soit dit sans
chicaya inutile.
Nous en
sommes, sous prétexte à ne plus pratiquer la langue de bois, et aussi, il faut
bien se l’avouer, par lassitude d’un politiquement correct trop envahissant, à
ne plus mâcher ses mots, un peu trop parfois.
De manière mesurée et vraiment sans volonté
polémique, j'estime qu'il serait bon qu’Éric Zemmour se remémore que les rapatriés, alors
même que Ben Bella et consorts les faisaient massacrer, en masse à Oran, n’ont
pas reçu de prime abord, le meilleur accueil en métropole. Certes, ce n’est pas
pareil, assurément, l’intégration de plus d’un million de personnes fut
facilitée, et ce, de part et d’autre. Mais certains propos du Gaston Defferre
de l’époque ne l’ont pas honoré. Il s’en fallut de peu que les excès de langage
de certains Français métropolitains l’emportent (souvenez-vous du slogan des
dockers CGT : « les pieds-noirs à la mer »). Souvenez-vous, Éric, de ce que disait de Gaulle d’Edmond Jouhaud. Imaginez maintenant un tribun, un
orateur de votre puissance s’emparant d’éléments de discours, les surmultipliant.
Mettant tous les Zemour et Zemmour dans le même sac ou tonneau percé à larguer
au large. Comment l’auriez-vous qualifié, en 1974, du temps de vos seize ans ?
Auriez-vous dénoncé l’angélisme pro-rapatriés de ses contradicteurs ? Encore
une fois, j’estime excessif de vous reprocher certaines (pas toutes) dérives de
langagières. Je ne m’étends pas : kenavo, bon vent, bonne petite brise, prenez
de l’âge, mûrissez du mieux possible. Pour qu’on ne finisse pas par penser,
comme Riss dans Charlie : « Virginie Zemmour et Éric Despentes :
les deux font la paire. ».
Philippe
Bilger ne tombe pas non plus dans l’amalgame mais relève qu’Éric Zemmour et les
Traoré partageraient une « obsession de radicalité et de
généralité » et une commune manière de concevoir « la guerre
par les mots et l’attaque à outrance » (dans un billet de juillet dernier).
Pour en
revenir au point de départ, poursuivre Zemmour pour des propos discutables
portant sur des prénoms me semble ressortir du même battage médiatique. Je peux
concevoir qu’Hapsatou Sy ait pu être sincèrement offusquée mais il y avait-il
vraiment lieu de lancer une pétition contre « des messages incitant à
la haine » et de porter plainte ? Prénommer son second enfant
Isaac Haroun, en hommage au Poussah de Goscinny, allez savoir) suffisait en matière de réplique.
Quant à
Éric Zemmour, avant de s’emporter, il devrait peut-être se pondérer. Que
dirait-il si un confrère sénégalais accusait un autre Sénégalais d’avoir
prénommé son fils Léopold (comme Sédar Senghor) et lançait que c’est une
insulte au Sénégal et aux peuples colonisés ? Faut-il se prénommer Diogoye
(comme le père de Léopold Sédar) pour être un authentique Sénégalais ?
Diogoye Senghor avait voulu honorer un ami rt notable, Léopold Angrand, qui
dénomma ses fils Armand-Pierre et Alexandre. Bon, Éric (on ne se connaît pas,
mais il m’autorisera cette familiarité concitoyenne) me rétorquerait-il que
c’est là un raisonnement de bric et de broc ? Ou de brik et de brok (en
breton de La Villemarqué) ? Soit branquignol, en bon français de Molière
(anachronisme ? je ne sais) présumé dérivé du provençal ou du lyonnais,
c’est selon. Simuler la rabia (la rage en pataouète) au moindre prétexte pour
mettre le jaleo (ou barouf), ce n’est pas très patos ou gavatcho, soit dit sans
chicaya inutile.
Nous en
sommes, sous prétexte à ne plus pratiquer la langue de bois, et aussi, il faut
bien se l’avouer, par lassitude d’un politiquement correct trop envahissant, à
ne plus assez mâcher nos mots, un peu trop parfois, on se laisse emporter.
De manière mesurée et vraiment sans volonté
polémique, il serait bon qu’Éric Zemmour se remémore que les rapatriés, alors
même que Ben Bella et consorts les faisaient massacrer, en masse à Oran, n’ont
pas reçu de prime abord, le meilleur accueil en métropole. Certes, ce n’est pas
pareil, assurément, l’intégration de plus d’un million de personnes fut
facilitée, et ce, de part et d’autre. Mais certains propos du Gaston Defferre
de l’époque ne l’ont pas honoré. Il s’en fallut de peu que les excès de langage
de certains Français métropolitains l’emportent (souvenez-vous du slogan des
dockers CGT : « les pieds-noirs à la mer »). Souvenez-vous
de ce que disait de Gaulle d’Edmond Jouhaud. Imaginez maintenant un tribun, un
orateur de votre puissance s’emparant d’éléments de discours, les surmultipliant.
Mettant tous les Zemour et Zemmour dans le même sac ou tonneau percé à larguer
au large. Comment l’auriez-vous qualifié, en 1974, du temps de vos seize ans ?
Auriez-vous dénoncé l’angélisme pro-rapatriés de ses contradicteurs ? Encore
une fois, j’estime excessif de vous reprocher certaines (pas toutes) dérives de
langagières. Je ne m’étends pas : kenavo, bon vent, bonne petite brise, prenez
de l’âge, mûrissez du mieux possible. Pour qu’on ne finisse pas par penser,
comme Riss dans Charlie : « Virginie Zemmour et Éric Despentes :
les deux font la paire. ».